2021
VÉGÉTARIENS ET FLEXITARIENS EN FRANCE EN 2020
Le rapport des consommateurs à la viande évolue
L’attachement des Français à la viande, ancrée dans leur culture culinaire, reste fort.
89% d’entre eux déclarent aimer la viande, 79% pensent qu’en manger est nécessaire pour être en bonne santé, 63% estiment que le repas est plus convivial avec de la viande et 90% considèrent que manger de la viande est compatible avec le respect du bien-être animal.
Toutefois, 68% des répondants pensent qu’on consomme trop de viande en France, 60% estiment que le poisson est plus sain que la viande et 56% que la production de viande a un impact négatif sur l’environnement.
Désormais, seule la moitié des Français considère que les débats autour du bien-être animal sont exagérés, ou que le végétarisme ou le véganisme sont des modes qui passeront.
La part des régimes sans viande reste marginale
Seuls 2,2 % des Français interrogés déclarent avoir adopté un régime sans viande (pescetarien, végétarien ou végan), 24 % limitent volontairement leur consommation de viande et se classent parmi les flexitariens. Les 74 % restants se classent parmi les omnivores qui mangent de tout.
Les pratiques alimentaires sont toutefois hétérogènes au sein de ces trois groupes. Certains omnivores déclarent réduire leur consommation de viande sans pour autant se considérer comme flexitariens. Parmi les flexitariens, certains consomment de la viande tous les jours et d’autres de façon beaucoup plus occasionnelle. Enfin, près de la moitié des personnes ayant adopté des régimes sans viande admet faire des écarts et consommer occasionnellement de la viande.
Végétariens et flexitariens, quels profils ?
Les adeptes des régimes sans viande comme les flexitariens affichent un profil résolument féminin, urbain et appartenant aux catégories socio-professionnelles supérieures, diplômées au-delà du secondaire. La composition du foyer joue également un rôle important : les célibataires sont surreprésentés parmi les végétariens, pescetariens et végans et dans une moindre mesure, parmi les flexitariens. De même, les régimes excluant ou limitant la viande sont plus fréquents dans les foyers sans enfants de moins de 15 ans. La difficulté de concilier ses pratiques alimentaires avec les goûts et besoins des autres membres du foyer peut en effet constituer un frein à l’adoption d’un régime restrictif. On notera aussi le profil jeune des personnes ayant adopté un régime sans viande, et à l’inverse plus âgé que la moyenne des Français de ceux qui limitent leur consommation de viande.
Des motivations variées
Les motivations pour limiter ou exclure la viande et autres protéines animales varient selon le type de régime adopté. Les végétariens, végans et pescetariens se soucient avant tout du bien-être animal. Si cette raison est également citée par les flexitariens, leur première motivation est la santé, préoccupation partagée par 50 % des omnivores qui limitent leur consommation de viande sans se considérer flexitariens. Le prix trop élevé de la viande est également fréquemment évoqué par ceux qui décident d’en réduire la consommation L’impact environnemental de la production de viande est également évoqué par l’ensemble des cibles, sans qu’il soit un critère différenciant.
Difficultés sociales, accès à l’offre, savoir-faire : les contraintes du quotidien des différents régimes végétariens et flexitariens
Plus des trois quarts des végétariens, pescetariens et végans déclarent au moins une difficulté pour suivre leur régime alimentaire, notamment en ce qui concerne l’accès à l’offre (en magasin ou en restaurant) et les relations sociales (repas partagés, critiques de l’entourage). Les personnes limitant la viande pointent davantage le sentiment de privation, mais surtout les difficultés liées au nouveau savoir-faire à acquérir pour remplacer les protéines animales
Changer de régime : des aspirations limitées mais présentes, surtout chez les jeunes
La plupart des répondants (85 % des Français) n’envisagent pas de changer de régime. Ceux qui excluent ou limitent déjà la consommation de viande, sont plus nombreux à vouloir aller plus loin, notamment chez les jeunes : 18 % des flexitariens, 19 % des omnivores qui limitent la viande et 25 % des personnes ayant déjà un régime sans viande souhaitent adopter un régime plus restrictif, contre 12 % des omnivores. Les retours en arrière sont rares : seul 1 % de la population l’envisage (2 % des flexitariens et 7 % des régimes sans viande).
7 profils-types distingués par l’IFOP
L’étude menée par l’IFOP montre avant tout une diversité de cas de figure. Pour mieux segmenter cette population hétérogène de consommateurs limitant ou excluant la viande dans leur alimentation, l’Ifop a mis en évidence 7 profils-types représentant environ 34 % de la population totale : les « financièrement contraints », les « âgés médicalement contraints », les « jeunes en rééquilibrage alimentaire », les « couples suiveurs », les « diplômées, dans l’équilibre », les « hyper sensibles » et les « couples militants ».
La variété des profils et des motivations rend aujourd’hui difficile les projections sur l’évolution du phénomène de déconsommation de viande en France. Un suivi dans le temps des différentes cibles, notamment chez les jeunes, s’impose pour permettre aux filières agricoles et agroalimentaires d’élaborer leurs stratégies.
Pour en savoir plus, consulter ci-dessous l'étude intégrale (environ 150 pages) ainsi que sa synthèse (environ 10 pages).
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