La filière Viandes blanches et œufs
Les viandes de volailles
Avec près de 1,9 million de tonnes, la production française a progressé de 2,5 % en 2015. Malgré cette progression, la France est maintenant le 2e producteur européen, en raison de la croissance importante de la Pologne. L’essentiel de la production est assurée par 14 000 exploitations spécialisées qui produisent 1,25 Mt de poulet, 350 000 tonnes de dinde et 231 000 tonnes de canard. Avec un taux d’auto-approvisionnement de 105 %, en baisse depuis plusieurs années, la filière fait l’objet de nombreux échanges. Près des deux tiers des abattages sont destinés au marché français ; 15 % des expéditions ont lieu vers des pays de l’Union européenne, 14 % vers le Proche et Moyen Orient et 7% vers d’autres pays tiers. Les importations de poulet représentent 40 % de la consommation. Celles qui proviennent des pays européens continuent de se développer pour répondre à l’augmentation de la consommation. Sur les marchés des pays tiers, malgré la disparition des restitutions et l’embargo russe, les ventes de poulets français ont bénéficié en 2015 d’une bonne conjoncture en raison d’un taux de change euro/dollar favorable et de restrictions de commerce qui ont affectés certains de nos concurrents.
Le lapin
Environ 4 000 éleveurs, principalement localisés en Bretagne et Pays de Loire, produisent 38 millions de lapins par an (54 000 tonnes), pour l’essentiel destinés au marché intérieur. La consommation est structurellement orientée à la baisse (- 2,5 % par an depuis 10 ans et – 9,5 % en 2015), malgré le développement des préparations. Le marché a été particulièrement difficile en 2015 avec la réduction de la consommation en raison des températures élevées, de la fermeture des débouchés chinois pour les co-produits et de la stabilité des exportations de viande vers l’Italie et l’Espagne.
La viande porcine
La France est le 3e producteur européen de viande porcine, avec 24 millions de porcs abattus chaque année pour un tonnage de 2,22 Mt. En baisse depuis 2010, la production française a légèrement augmenté en 2015 (+1,4 %) comme partout en Europe. La filière doit faire face au développement de la concurrence des autres pays européens (Allemagne, Espagne, Pays Bas, Danemark) sur le marché intérieur. Depuis 2 ans, les exportations françaises ont été fortement pénalisées par la fermeture du marché russe, malgré un développement des ventes en Asie. Les difficultés à l’export, la diminution de la consommation et l’encombrement du marché européen ont fait chuter le prix du porc en 2015.
Les œufs
La France est le 1er pays producteur d’œufs de l’Union européenne, avec plus de 13 milliards d’œufs pondus chaque année. Les augmentations de capacité suite à la mise aux normes des élevages ont fragilisé le marché intérieur. Toutefois, en 2015, la filière a pu bénéficier de la bonne orientation du marché international, à la suite de l’épisode d’influenza aviaire survenu aux États Unis, qui a réduit fortement la production outre Atlantique.
Les systèmes alternatifs (plein air, labels, agriculture biologique) se développent rapidement, ils représentent maintenant le tiers de la production en raison de la forte demande des consommateurs.
Le foie gras
La France est le 1er producteur mondial de foie gras (19 500 Tonnes). 70 % du foie gras mondial est produit en France, les autres pays producteurs étant la Bulgarie et la Hongrie. L’essentiel de la production de foie gras français se fait dans le Sud-Ouest et le canard domine le marché (97 %) au détriment de l’oie.
Produit phare de la gastronomie française, la consommation nationale reste soutenue malgré la crise. Depuis 2010, les exportations de foie gras se développent de manière significative vers les pays tiers. La balance commerciale continue de s’améliorer en 2015.
Suite à l’épisode d’influenza aviaire, désormais circonscrit, la production de canard gras du Sud Ouest a été sensiblement affectée par les mesures de maîtrise sanitaire décidées début 2016.
Chiffres-clés
2e producteur européen de volailles
40 % de la consommation française de poulet est importée
16 Mds d’œufs pondus chaque année
3e producteur européen pour la viande porcine
70 % du foie gras mondial est produit en France
L’action de FranceAgriMer pour la filière viandes blanches
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La prise en compte du bien-être animal en élevage est une exigence de plus en plus présente dans la société. La Commission européenne a établi une réglementation visant à protéger les animaux aux différents stades de leur vie, de l’élevage à l’abattage ; celle-ci prévoit désormais la mesure et le suivi du bien-être animal à chaque étape, sur la base d’indicateurs évalués sur l’animal.
FranceAgriMer finance un programme d’expérimentation associant l’ensemble des acteurs de la filière avicole et des ONG pour élaborer un outil d’auto-évaluation et de surveillance à destination des éleveurs et des techniciens.
- Opérateur du Programme d’investissements d’avenir (PIA) dans le domaine agricole et agroalimentaire, FranceAgriMer finance plusieurs projets pour les filières volaille et porcs, pour la reconquête de la compétitivité des abattoirs et des outils de découpe et le soutien d’initiatives innovantes en matière génétique ou de conduite d’élevage.
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Dans un contexte de perte de compétitivité et de réduction des débouchés des filières sur les marchés national et international, FranceAgriMer a réalisé deux veilles concurrentielles pour le conseil spécialisé viandes blanches, dans le domaine des filières volailles de chair et porcins.
Pour la filière volailles de chair, la France réalise un score médian ; pour la filière porcine, la France est au 9e rang européen, affectée par une baisse tendancielle de sa production et de sa consommation.
Ces études permettent d’identifier et de partager les évolutions structurelles et de raisonner les besoins d’adaptation des filières.
- Les embargos sanitaire et économique pèsent sur les débouchés et l’économie de la filière. FranceAgriMer et l’ensemble des services de l’État renforcent donc leur mobilisation pour identifier des débouchés alternatifs et faciliter l’aboutissement des négociations sanitaires. L’objectif affiché est d’ouvrir de nouveaux marchés et de promouvoir l’offre française, en particulier sur les pays d’Asie : plusieurs destinations se sont ouvertes au cours des dernières années, constituant autant de marchés à conquérir.