2020
Conseil spécialisé viandes blanches du 23 juin 2020
Situation des marchés pour la filière porcine : reflux des cotations du porc en 2020
Avec l’épidémie de COVID-19, la production porcine française est en repli depuis le mois de mars 2020, alors qu’elle était en progression en janvier dernier. Sur les cinq premiers mois de l’année, les abattages ont diminué de 3 % en tonnes par rapport à la même période 2019 avec un très net repli en mai dernier. Selon les données douanières disponibles à ce jour, les exportations françaises de viande de porc ont encore fortement progressé vers la Chine (+ 29 %) et vers l’Italie (+ 8 %) de janvier à avril 2020. Après une hausse des cours du porc en 2019 liée à la demande chinoise, les cotations ont sensiblement reflué en 2020 en raison de l’épidémie de COVID 19 et de la concurrence américaine à l’export. Elles se sont stabilisées depuis un mois à un niveau intermédiaire entre les prix observés en 2018 et ceux de 2019. Selon l’IFIP, le coût de l’aliment porcin repart à la hausse depuis avril-mai.
Globalement, la filière porcine française a bien résisté au contexte particulier du COVID-19, même si certaines entreprises de transformation orientées vers la restauration hors domicile ont souffert des mesures de confinement.
Les mesures de protection des salariés et le respect des gestes barrière ont permis d’assurer la fluidité des approvisionnements sur le marché national comme à l’exportation.
Situation des marchés pour les filières avicoles et cunicole : l’augmentation des achats des ménages pendant le confinement n’a pas compensé la fermeture de la restauration hors foyer
Si la production française de poulets de chair et de dinde s’est à peu près maintenue en dépit du confinement, les productions de lapin et de volailles de spécialités (canards à rôtir et canards gras, pintades, cailles, pigeons), destinées en grande partie à la restauration hors domicile ont décroché en raison de la fermeture de ces circuits de commercialisation.
Fermeture des restaurants et des cantines oblige, les ménages français ont acheté davantage de viande pour leur consommation à domicile. Ils se sont néanmoins focalisés sur des produits du quotidien, pratiques et faciles à cuisiner – et à durée de conservation plus longue – comme le poulet et la dinde ou les élaborés (jambon de volaille, panés, etc.), frais ou surgelés. Globalement, la hausse des dépenses des ménages en grandes et moyennes surfaces n’a pas compensé les pertes engendrées par la fermeture de la restauration hors foyer.
La production d’œufs a été plus dynamique depuis le début de l’année. Les cours ont été tirés par les achats des ménages, en forte progression en grandes et moyennes surfaces depuis le début du confinement. Les œufs habituellement destinés à la transformation ont pu être redirigés vers les grandes et moyennes surfaces. Là encore, les ménages français se sont recentrés sur les produits de base.
Pour la filière volailles, le principal défi consiste désormais à reconquérir le marché national et notamment le secteur de la restauration hors domicile qui importe 80% de ses besoins, grâce à la mise en avant de l’origine France toujours plébiscitée par les consommateurs français. L’écoulement des stocks alimentaires constitués pendant le confinement a d’ailleurs fait l’objet d’une réunion de travail coordonnée par les Ministères de l’Agriculture et de l’Alimentation et de l’Économie et des Finances.
À l’exportation, l’enjeu pour les filières viandes blanches est aussi de maintenir les courants d’échanges, de profiter de la forte demande chinoise et de trouver de nouveaux débouchés afin d’assurer les équilibres carcasse et de valoriser les stocks de viande constitués pendant le confinement.
L’annonce récente par le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation d’un partenariat renforcé avec Singapour, soucieux de sécuriser son approvisionnement alimentaire avec des produits français, constitue une opportunité à saisir pour les filières agroalimentaires françaises et notamment le secteur des viandes.