2021
Points-clés du conseil spécialisé Ruminants du 9 février 2021
Mise en œuvre de la Loi de Santé Animale
Le règlement 2016/429 du Parlement Européen et du Conseil du 9 mars 2016 (Journal officiel de l’Union Européenne du 31 mars 2016), encore appelé « Loi de santé animale », entrera en vigueur le 21 avril 2021. Ce texte fixe de nouveaux principes de prévention et d’éradication des maladies animales transmissibles dans l’Union européenne et renforce la prévention et la biosécurité. Il clarifie les responsabilités des opérateurs, des vétérinaires, des laboratoires et des autorités compétentes dans la gestion des maladies. Il entend aussi faciliter le commerce entre États membres tout en protégeant la santé du cheptel et la sécurité sanitaire.
En vue de mettre en cohérence le Code rural et de la pêche maritime avec la nouvelle loi européenne de santé animale, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a engagé depuis deux ans un travail d’expertise dans le cadre du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV). Les filières animales ont été sollicitées par la Direction Générale de l’Alimentation pour réaliser une analyse technique et économique par maladie. L’un des objectifs est de limiter la sur-réglementation nationale au strict minimum pour éviter les risques de distorsion entre États-membres.
À cette fin, un travail de parangonnage piloté par la Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE) sera réalisé prochainement pour comparer les modalités de mise en œuvre envisagées par les différents États-membres, en s’appuyant sur FranceAgriMer, les conseillers agricoles et l’ensemble des structures professionnelles concernées.
Conjoncture économique : faits marquants 2020 et perspectives 2021
FranceAgriMer a présenté au conseil son bilan économique 2020 pour les productions animales et tracé quelques perspectives pour 2021 : PUBLICATION DU BILAN ELEVAGE 2020 : Les marchés des produits laitiers, carnés et avicoles. | FranceAgriMer - établissement national des produits de l'agriculture et de la mer
- Évolution de la consommation française de viandes et de produits laitiers en 2020
La consommation globale de viande bovine et de viande ovine s’est repliée en 2020, engendrant le recul des importations qui sont majoritairement destinées au circuit de la restauration hors domicile. A contrario, la consommation globale de viande d’origine française est restée stable confirmant l’intérêt des Français pour des produits nationaux.
Les achats des ménages pour leur consommation à domicile ont nettement progressé en viande bovine. La viande hachée, en particulier, a été fortement plébiscitée par les Français notamment durant le confinement (+ 10 % en frais et + 18 % en surgelé sur 11 mois 2020 par rapport à la même période 2019).
Confinements et fermeture de la restauration commerciale ont également dynamisé la consommation à domicile de produits laitiers à base de lait de vache conventionnel, mais aussi de fromages de chèvre et de produits au lait de brebis.
- Évolution de la production dans les filières ruminants en 2020
Malgré le contexte sanitaire, la collecte mondiale de lait de vache est repartie à la hausse en 2020, soutenue par les États-Unis, l’Union européenne et l’Argentine.
En dépit de facteurs défavorables conjoncturels ou plus structurels (crise sanitaire COVID, épisodes de sécheresse et de canicule, cessations d’activité et réduction du cheptel), la collecte de lait de vache française a progressé de 0,5 % en 2020. La collecte de lait de vache biologique a enregistré une nouvelle hausse de 11,6 % en 2020, pour atteindre 1,1 million de litres. En bio comme en conventionnel, les prix réels du lait payé aux producteurs ont diminué par rapport à 2019, impactés notamment par la perte de débouchés (restauration commerciale mais aussi moindres achats des ménages en produits bio).
Concernant la filière bovin viande, les abattages sont restés stables (+ 0,6 %) en 2020, en dépit des difficultés sanitaires. Le repli des abattages au printemps a conduit à un important surstock en ferme, à partir de mars 2020, qui a pesé sur les cours. La cotation des jeunes bovins allaitants a diminué de 2,9 % en moyenne sur l’année 2020 (- 11 centimes) et celle des jeunes bovins laitiers de 1,6 % (- 5 cts). Concernant la filière veau, les abattages ont diminué en 2020 (- 4,3 %), malgré des naissances stables. La cotation des veaux de boucherie O a reculé de 1,8 % (- 10 cts).
Concernant la filière ovine, la production de viande ovine s’est légèrement repliée en 2020 (-0,6 %).
La collecte de lait de chèvre a augmenté de 3,9 % en 2020. Le tonnage total des fabrications de fromages de chèvre est resté stable, mais la répartition a changé en 2020 en faveur des fromages affinés à la pièce. Le prix du lait de chèvre payé au producteur a augmenté en 2020, malgré le contexte sanitaire et la perturbation des débouchés qui en a découlé. La collecte de lait de brebis a également augmenté de 2,5 % sur la campagne 2019-2020.
- Evolution des échanges d’animaux vivants, viandes et produits laitiers
Concernant la filière laitière, les exportations mondiales de poudre de lait, fromages et beurre sont restées relativement robustes compte tenu du contexte sanitaire. L’Union européenne, les États-Unis et l’Argentine ont gagné des parts de marché alors que l’Océanie est restée en retrait.
En France, le solde des échanges de produits laitiers s’est amélioré en valeur, grâce à la réduction des importations, alors que les exportations sont restées stables. Toutefois, le déficit de la balance commerciale concernant les fromages s’est de nouveau dégradé.
Concernant la filière viande, les exportations françaises de broutards sont restées stables vers l’Italie malgré la pandémie. Les fortes baisses vers l'Espagne et l'Algérie, non compensées par la dynamique vers Israël, ont conduit à une diminution globale de 4 % des exportations françaises de broutards, dont les cours se sont repliés durant le second semestre 2020.
Les exportations françaises de petits veaux ont fortement augmenté vers l’Espagne (+ 18 %) mais les cours peinent à se redresser.
Si les exportations françaises de viande bovine sont en retrait de 4 % en 2020 (baisse vers l’Italie et la Grèce mais hausse vers l’Allemagne), les importations françaises se sont repliées de 17 % (quelle que soit l’origine) dans le même temps.
Enfin, les importations de viande ovine ont fortement chuté en 2020. La cotation des agneaux de boucherie atteint des valeurs record en fin d’année, après un net décrochage à Pâques, conséquence d’une offre légèrement inférieure à la demande.
- Perspectives 2021
En 2021, la collecte de lait française devrait être en repli, conséquence de la réduction du nombre d’exploitations et du cheptel de vaches laitières.
Dans la filière viande bovine, la production est attendue en baisse en 2021. La reprise des importations permettrait toutefois à la consommation de se maintenir.
La production ovine française devrait rester stable mais la consommation totale pourrait être de nouveau impactée par le contexte sanitaire COVID.
Débouchés des jeunes animaux mâles du troupeau laitier en viande
Les filières lait et viande (bovins, ovins, caprins) ont entamé une réflexion conjointe en groupes de travail pilotés par les interprofessions, sur les débouchés des jeunes animaux mâles issus du troupeau laitier dans la filière viande. Les travaux portent sur la maitrise des disponibilités, la mise en adéquation de l’offre avec la demande et la valorisation des produits (consommation, export ...).
Règlement européen sur la transparence des marchés : projet de réforme des cotations gros bovins entrée abattoir
Une réforme des cotations gros bovins entrée abattoir est en cours afin de distinguer les animaux sous signes de qualité, les animaux bio et les animaux standard. Elle devrait être opérationnelle dans le courant de l’été prochain.
Pour en savoir plus, consultez ci-dessous les documents de conjoncture publiés à l'occasion de ce conseil spécialisé du 9 février 2021