2021
Points-clés du conseil spécialisé "Grandes cultures-marchés céréaliers" du 10 février 2021
Tensions sur les prix mondiaux des céréales
La tension sur les cours mondiaux des céréales s’est accentuée courant janvier dans un contexte d’achats massifs de la Chine, de mise en place de restrictions à l’exportation dans certains pays comme la Russie et de conditions climatiques extrêmes dans certaines régions du monde qui ont entamé les potentiels de rendement. À ces fondamentaux, s’ajoutent les difficultés logistiques rencontrées par certains pays pour l’exportation (Ukraine, Argentine) et la hausse des cours du pétrole à près de 56 $/baril fin janvier, facteur potentiel de regain d’intérêt pour la fabrication de biocarburants à base de céréales.
Entre fin janvier 2020 et fin janvier 2021, le prix du blé tendre français en US $ a progressé de 32 %, celui de l’orge fourragère de 44 % et celui du maïs de 42 % sur un marché mondialisé, actuellement dominé par la demande chinoise.
Sur les 6 premiers mois de la campagne 2020/21 (juillet à décembre), les importations chinoises, toutes provenances confondues, ont augmenté de 414% en maïs, de 231 % en blé, de 58% en orges et de 35 % en sorgho par rapport à la moyenne quinquennale. Ces céréales sont essentiellement destinées à l’alimentation animale en Chine, dans un contexte de prix intérieurs très élevés et d’objectifs gouvernementaux d’autonomie alimentaire difficiles à atteindre.
Nouvelles prévisions de commercialisation pour les céréales françaises en 2020/21
Avertissement : les prévisions d’exportations vers le Royaume-Uni sont prises en compte dans les exportations vers les pays tiers.
- Blé tendre : impact de l’influenza aviaire sur le marché français de l’alimentation animale mais des exportations prévues en hausse à destination du Maghreb en seconde partie de campagne
Concernant le marché français, FranceAgriMer a révisé à la baisse ses prévisions d’utilisation de blé tendre par les fabricants d’aliment du bétail à 4,5 Mt (- 50 000 tonnes par rapport au mois dernier) au vu des mises en œuvre et du ralentissement d’activité lié à l’influenza aviaire.
Les prévisions de ventes vers l’Union européenne à 27 sont révisées à la baisse à 5,9 Mt (-75 000 tonnes par rapport au mois dernier), en raison, principalement, de la concurrence des blés anglais et allemands vers les Pays-Bas.
A contrario, les prévisions d’exportations vers les pays tiers sont portées à 7,45 Mt (+ 180 000 tonnes par rapport au mois dernier), avec une bonne dynamique attendue en deuxième partie de campagne vers les pays du Maghreb, alors que les embarquements vers la Chine semblent ralentir depuis le début de l’année.
Au total, le stock de blé de fin de campagne dépasserait 2,5 Mt, en légère hausse par rapport au mois dernier en raison de la revalorisation de la collecte et donc des disponibilités.
- Orges : la malterie française tourne au ralenti, les ventes de grains sur le marché européen s’essoufflent mais la Chine dynamise les exportations françaises
Sur le marché national, les prévisions d’utilisation d’orge en malterie sont de nouveau ajustées à la baisse par rapport au mois dernier (- 10 000 tonnes à 230 000 tonnes) au vu de la situation sanitaire et de la fermeture des bars et restaurants qui se prolonge.
Les prévisions de ventes de grains vers l’Union européenne à 27 sont révisées à la baisse à 2,6 Mt (- 100 000 tonnes) tandis que les prévisions d’exportations vers pays tiers sont portées à 3,1 Mt (+ 100 000 tonnes par rapport au mois dernier), au regard du réalisé et des ventes toujours très dynamiques vers la Chine.
Au total, le stock français d’orges en fin de campagne s’établirait à 1 Mt, en repli de 30 000 tonnes par rapport au mois dernier, sous l’effet d’une révision à la baisse des prévisions de collecte.
- Maïs : nouvelle révision à la baisse des prévisions de ventes vers l’Union européenne
Les prévisions de ventes vers l’Union européenne à 27 sont ajustées à la baisse à moins de 3,8 Mt (- 84 000 tonnes par rapport au mois dernier vers l’Espagne, la Belgique et l’Italie).
Les exportations vers les pays tiers sont désormais prévues à 600 000 tonnes (+ 20 000 tonnes par rapport au mois dernier), dont 450 000 tonnes vers le Royaume-Uni.
En dépit de la révision à la baisse des ventes vers l’Union européenne, le stock de maïs français de fin de campagne, en hausse de 55 000 tonnes par rapport au mois dernier à plus de 1,9 Mt, reste historiquement bas.
Retrouvez ci-dessous les nouveaux bilans prévisionnels de FranceAgriMer pour la campagne commerciale céréalière 2020/21 et les documents de conjoncture présentés à l'occasion de ce conseil spécialisé Grandes cultures-marchés. céréaliers.