2021
Points-clés du conseil spécialisé "Grandes cultures - marchés céréaliers" du 13 janvier 2021
Nouvelles prévisions de commercialisation pour les céréales françaises en 2020/21
Avertissement : les prévisions d’exportations vers le Royaume-Uni sont désormais prises en compte dans les exportations vers les pays tiers.
- Blé tendre : l’appétit chinois pour l’origine française ne faiblit pas
Concernant le marché français, FranceAgriMer a révisé à la baisse ses prévisions d’utilisations de blé tendre pour les secteurs de la biscotterie, biscuiterie et pâtisserie (-50 000 tonnes à 1,1 Mt) et de l’amidonnerie (- 50 000 tonnes à 2,6 Mt), au vu des mises en œuvre sur les cinq premiers mois de la campagne.
Les prévisions de ventes vers l’Union européenne à 27 (sans le Royaume-Uni) sont ajustées à 6 Mt (-40 000 tonnes par rapport au mois dernier), en raison de la concurrence des blés allemands vers le nord de l’Europe (Pays-Bas notamment). À l’inverse, les prévisions d’exportations vers les pays tiers y compris le Royaume-Uni pour 140 000 tonnes, sont portées à 7,3 Mt (+ 180 000 tonnes par rapport au mois dernier), en raison de l’appétit chinois qui ne faiblit pas et de la taxation envisagée par la Russie sur ses exportations de blé.
Au 11 janvier 2021, la France avait d’ores et déjà expédié 4,1 Mt de blé vers les pays tiers dont 1,63 Mt vers la Chine.
Au total, le stock de blé de fin de campagne resterait stable autour de 2,5 Mt.
- Orges : des exportations revues en hausse sous l’impulsion de la demande chinoise
Sur le marché français, les prévisions d’utilisation d’orge en malterie sont de nouveau ajustées à la baisse par rapport au mois dernier (- 10 000 tonnes à 240 000 tonnes) au vu des mises en œuvre affectées par la fermeture des bars et restaurants.
Les prévisions de ventes de grains vers l’Union européenne à 27 restent stables à 2,7 Mt tandis que les prévisions d’exportations vers pays tiers sont portées à 3 Mt (+ 100 000 tonnes par rapport au mois dernier), face au dynamisme des achats de la Chine, principal client de la France cette année. Au 11 janvier 2021, la France avait déjà expédié 1,7 Mt d’orges hors Union européenne, dont 1,55 Mt vers la Chine.
Au total, le stock français d’orge en fin de campagne s’établirait à un peu moins de 1,1 Mt, en repli de 90 000 tonnes par rapport au mois dernier.
- Maïs : des ventes moins dynamiques que prévu vers la Belgique et les Pays Bas
Les disponibilités françaises en maïs grain sont à nouveau revues en forte baisse par rapport au mois dernier, avec une collecte désormais prévue à 10,6 Mt (-240 000 tonnes par rapport au mois dernier).
Sur le marché français, les prévisions d’utilisation de maïs par l’amidonnerie sont une nouvelle fois révisées à la baisse à 1,7 Mt (-50 000 tonnes) au vu des mises en œuvre à 5 mois de campagne.
Les prévisions de ventes vers l’Union européenne à 27 sont révisées à la baisse à moins de 3,9 Mt (-100 000 tonnes par rapport au mois dernier), en raison d’un rythme d’exportation moins soutenu qu’initialement prévu vers la Belgique et les Pays-Bas. On observe en effet un regain de compétitivité du blé tendre en alimentation animale suite à la forte hausse des cours du maïs diminuant d’autant la demande en maïs des pays du nord de l’Europe.
Les exportations vers les pays tiers sont désormais prévues à 580 000 tonnes, comprenant 450 000 tonnes pour le Royaume-Uni, dont les prévisions d’achat progressent de 40 000 tonnes par rapport au mois dernier. Au total, le stock de maïs français de fin de campagne, se tendrait à moins de 1,9 Mt, niveau historiquement bas.
Activité des marchés à terme en 2020 : intérêt soutenu pour les matières premières agricoles et prises de positions par les acteurs financiers
Suite à la signature le 4 janvier 2018 d’une convention de partenariat entre l’Autorité des marchés financiers (AMF) et FranceAgriMer, visant à assurer un meilleur suivi des marchés de dérivés de matières premières agricoles, l’AMF a présenté au conseil un bilan de l’activité des marchés à terme agricoles en 2020. Les marchés des grains européens ont retrouvé une orientation haussière. L’échéance rapprochée du contrat blé Euronext cote au-delà de 220 €/t, soit le niveau le plus haut depuis octobre 2013, sur fond de possibles tensions sur les stocks mondiaux, dans un contexte d’importations chinoises massives et de craintes sur les politiques d’exportation de la Russie et de l’Argentine. Le marché a intégré des risques de tension logistique qui se traduisent par des prix à échéance rapprochée supérieurs aux prix à échéance éloignée depuis le mois de septembre 2020.
Les volumes en futures et options s’affichent à des niveaux record pour 2020 (17,1 Mt), ainsi que la position ouverte, au plus haut le 16 novembre 2020 avec 678 000 lots sur les futures grains, record à nouveau battu le 12 janvier 2021 avec 690 000 lots. Ce regain de tension sur les marchés a également suscité des prises de positions acheteuses par les acteurs financiers (entreprises d’investissement, fonds, autres institutions financières) qui ont nettement augmenté leurs parts de marché en positions longues depuis début août 2020, passant de 32% à 65%, niveau le plus haut depuis le début du suivi des positions des acteurs financiers en janvier 2018.
Ces signes avant-coureurs d’un retour possible à une volatilité des prix plus forte en 2021, après huit années d’accalmie, ont suscité des échanges au sein du conseil sur l’utilisation des marchés à terme, comme outil de couverture des risques. Les fabricants d’aliments du bétail, en particulier, pourraient se retrouver confrontés à une forte hausse des prix des matières premières, sans pouvoir la répercuter sur les élevages, dont la rentabilité est fragilisée par des crises sanitaires à répétition.
Nouvelles obligations déclaratives pour les stockeurs de grains
Le conseil a été informé de la parution du décret n°2020-1354 du 4 novembre 2020 publié le 6 novembre au Journal Officiel de la République Française, relatif à la transmission des informations nécessaires au suivi économique du secteur des céréales, oléagineux et protéagineux par FranceAgriMer .
En vertu des articles D.666-31 et D.667-3 du Code rural et de la Pêche Maritime, les personnes morales exploitant en métropole des installations de stockage destinées aux céréales, oléagineux et protéagineux ayant fait l’objet d’une première commercialisation, sont désormais tenues de transmettre à FranceAgriMer, outre l’identification de l’exploitant et du site de stockage :
- les activités du site de stockage (collecte, report, silo portuaire….)
- les capacités du site de stockage (en m3 avec la ventilation par type de stockage : béton cathédrale, cellules verticales, etc.)
- les équipements présents sur le site (séchoirs, nettoyeurs rotatifs/vibreurs, etc.)
- les raccordements aux réseaux de transport (raccordement eau/fer, débit de réception et d’expédition par eau/fer/route).
Ces informations doivent être transmises par voie électronique avant le 30 juin de chaque année à FranceAgriMer, via VISIOStockage, la plateforme de télédéclaration de FranceAgriMer.
Pour en savoir plus, consultez ci-dessous les documents diffusés à l’occasion du conseil spécialisé du 13 janvier 2021.