2021
Points-clés du conseil spécialisé « Grandes cultures -marchés céréaliers » du 12 mai 2021
France : état des cultures pour la récolte 2021
Le gel du mois d’avril semble avoir eu un impact limité et localisé sur les cultures de céréales en France. Il faudra toutefois attendre la fin de l’épiaison pour un diagnostic plus complet, notamment sur les rendements. En effet, la fertilité de certains épis a pu être compromise par le gel lors de la méïose. Verdict dans quelques semaines.
D’ores et déjà, le service statistique du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation rapporte un impact du gel plus important sur les orges de printemps semées en hiver ainsi que des gels d’épis de blé dur non négligeables en région PACA et plus localement en Drôme et en Ardèche.
L’Observatoire de FranceAgriMer, Céré’Obs, relève pour sa part une sécheresse persistante dans certaines régions engendrant un stress hydrique. Le cumul des précipitations reste faible pour la saison avec une disparité importante selon les régions, les cultures et les stades de développement.
La sécheresse complique la valorisation des apports d’azote et les opérations de désherbage sur le maïs. L’irrigation a démarré dans certains départements, avec des pertes de potentiels irréversibles dans le sud de la France.
Situation des marchés céréaliers au niveau international : tensions sur le marché du maïs, les prix des céréales repartent à la hausse
Les cours des céréales sont repartis à la hausse à plus de 250 €/tonne début mai sur Euronext à échéance rapprochée, pour le blé tendre comme pour le maïs. La sécheresse et le déficit hydrique pèsent sur les perspectives de récolte dans l’Union européenne, aux États-Unis et en Amérique du Sud.
En particulier, la production de maïs s’annonce plus faible qu’initialement attendue au Brésil, dans un contexte de stocks mondiaux tendus par la demande chinoise.
Ces tensions sur le marché mondial du maïs, dont les cours sont au plus haut depuis 13 ans, entraînent dans leur sillage le prix des autres céréales, utilisées comme substitut au maïs par les fabricants d’aliments du bétail, qu’il s’agisse du blé tendre, de l’orge ou du sorgho.
Nouvelles prévisions de FranceAgriMer pour la campagne commerciale 2020/21 : un stock de fin campagne tendu en maïs
- Blé tendre : FranceAgriMer a révisé à la hausse ses prévisions d’utilisations par les meuniers français à 2,7 Mt (millions de tonnes) pour la panification (+ 30 000 tonnes par rapport au mois dernier) et à 1,13 Mt pour le secteur de la biscotterie, biscuiterie et pâtisserie industrielle (+ 30 000 tonnes), au vu des mises en œuvre déjà réalisées et des perspectives d’utilisations d’ici la fin de la campagne. Les prévisions de ventes vers l’Union européenne sont également majorées à près de 5,7 Mt (+65 000 tonnes par rapport au mois dernier), avec des ventes plus dynamiques que prévu vers la Belgique, l’Italie, l’Espagne et dans une moindre mesure l’Allemagne. Les prévisions d’exportations vers pays tiers sont maintenues à 7,55 Mt, l’Algérie et l’Afrique de l’Ouest devraient rester les principales destinations du blé français en cette fin de campagne. Le stock de fin de campagne s’établirait à 2,6 Mt en retrait de 100 000 tonnes par rapport au mois dernier, en raison de la hausse des prévisions d’utilisations intérieures en meunerie et des ventes vers l’Union européenne.
- Orges : les prévisions d’exportations d’orges en grains vers les pays tiers sont portées à 3,3 Mt (+ 50 000 tonnes par rapport au mois dernier), en raison de la demande chinoise toujours présente. Les exportations de malt sont également ajustées à la hausse à 1,36 Mt (+ 10 000 tonnes), au vu du réalisé et du contexte de réouverture des lieux de consommation de bière dans le monde. Le stock final s’établirait à un peu plus de 1 Mt en baisse de 42 000 tonnes par rapport au mois dernier, dans le sillage de la hausse des prévisions d’exportations.
- Maïs : au regard des mises en œuvre, les utilisations par les fabricants d’aliments du bétail français sont ajustées à la hausse à 3,15 Mt (+ 50 000 tonnes par rapport aux prévisions d’avril). Les prévisions de ventes vers l’Union européenne sont portées à plus de 3,9 Mt (+ 111 000 tonnes par rapport au mois dernier), avec une bonne compétitivité du maïs français face aux prix élevés des autres origines mondiales. Les exportations de maïs vers les pays tiers restent prévues à plus de 0,5 Mt. Le stock de fin de campagne s’établirait à un peu plus de 1,9 Mt, au plus bas depuis la campagne 2006/07.
- Blé dur : les utilisations par les semouliers français sont ajustées à la hausse à 500 000 tonnes (+ 10 000 tonnes par rapport au mois dernier), au vu des mises en œuvre. À l’inverse, les prévisions d’exportations sont révisées à la baisse à 670 000 tonnes vers l’Union européenne (- 10 000 tonnes) et à 180 000 tonnes vers les pays tiers (- 10 000 tonnes), au regard du réalisé et des disponibilités revues en baisse. Le stock final s’établirait à 193 000 tonnes, en retrait par rapport au mois dernier.
Pour en savoir plus, consultez ci-dessous, les nouveaux bilans prévisionnels de FranceAgriMer et les documents de conjoncture sur la situation des marchés au niveau mondial, européen et français, débattus lors du conseil spécialisé du 12 mai 2021.