2020
Conseil spécialisé "Grandes cultures-marchés céréaliers" du 16 septembre 2020
Récolte 2020 : la qualité au rendez-vous
Si les aléas climatiques survenus tout au long de la campagne culturale 2019/20 ont dégradé les rendements des céréales récoltées en 2020, la qualité, en revanche, est au rendez-vous.
Selon les résultats définitifs des analyses effectuées dans le cadre de l’enquête qualité pilotée par FranceAgriMer en partenariat avec ARVALIS, sur la qualité des blés à l’entrée des silos, les blés tendres de la récolte 2020 présentent des taux de protéine très satisfaisants, avec une moyenne nationale à 11,6 %. Plus de la moitié de la collecte dépasse 11,5 % de protéines.
Les poids spécifiques sont bons. Ils atteignent 79,2 kg/hl en moyenne. Presque tous les blés dépassent le seuil de 76 kg/hl.
Les teneurs en eau sont basses, ce qui permettra une bonne conservation des grains. Par ailleurs, les indices de chute de Hagberg observés répondent aux exigences des utilisateurs avec 95 % des volumes collectés supérieurs à 240 s.
Enfin les blés tendres français récoltés en 2020 présentent de très bonnes caractéristiques boulangères, aptes à satisfaire toutes les utilisations en panification.
Au total, plus de 80 % des blés tendres français récoltés en 2020 sont de qualité "Premium" et "Supérieur" selon la grille de classement d’Intercéréales qui croise l’ensemble des critères qualitatifs.
Les blés durs destinés à la fabrication de semoule et de pâtes, présentent également de belles qualités : bonne teneur en protéines (14,2 % en moyenne nationale), bonne vitrosité et faibles taux de grains germés, fusariés ou mouchetés.
Pour en savoir plus, consulter le diaporama annexé ci-dessous avec le détail des résultats sur la qualité des blés tendres et blés durs français de la récolte 2020 ainsi que le dossier de presse en ligne sur le site internet d’Arvalis : ESPACE PRESSE.
Résultats de l’enquête sur les variétés de céréales à paille semées pour la récolte 2020
FranceAgriMer a présenté au conseil spécialisé les résultats de son enquête sur les variétés des céréales à paille semées pour la récolte 2020.
Concernant le blé tendre, les surfaces en blé panifiable restent prédominantes avec 98 % des semis de blé tendre. La part des blés supérieurs (BAF et BPS) progresse à 74 % tandis que celle des blés panifiables courants (BP) diminue à 24 %.
Les blés améliorants et les blés de force occupent près de 6 % des surfaces, situées, pour l’essentiel, dans les régions méridionales (Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur).
Les blés biscuitiers représentent moins de 1 % de la surface nationale de blé tendre, et restent concentrés dans les régions Grand-Est, Hauts-de-France et Nouvelle Aquitaine.
En blé dur, on observe une forte concentration des variétés, la première d’entre elles, Anvergur, représentant plus de la moitié de la surface, loin devant les autres.
Pour les orges, RGT Planet reste en première position avec 29 % de la surface nationale tandis que deux nouvelles variétés font leur entrée dans le top 5. En triticale, RGT Omeac prend la tête du classement.
On constate une stabilisation de la part des mélanges pour le blé tendre et le triticale, après une forte augmentation ces dernières années.
Prévisions de commercialisation des céréales françaises en 2020/21
Blé tendre : petite récolte mais forte concurrence des origines Mer noire
Selon les dernières estimations d’Agreste publiées le 15 septembre 2020, la production française de blé tendre s’élèverait à 29,5 Mt, quatrième plus faible récolte depuis 2003.
Les ressources pour le marché (collecte, stock initial et importations) sont désormais estimées à 30,5 Mt pour la campagne commerciale qui a démarré le 1er juillet 2020 et s’achèvera le 30 juin 2021.
Le marché français devrait retrouver des couleurs après l’épisode du confinement de 2020, notamment pour l’alimentation humaine. En revanche, les utilisations par les fabricants d’aliments du bétail français sont attendues en recul par rapport à l’an dernier au profit du maïs.
FranceAgriMer a revu ses perspectives de ventes vers l’Union européenne (6,4 Mt) et d’exportations vers pays tiers (6,6 Mt) en forte baisse par rapport aux premières prévisions de juillet, au vu de la concurrence prévue en première partie de campagne.
Dans un contexte de bonnes récoltes mondiales en dehors de l’Union européenne, la France doit en effet s’attendre, en première partie de campagne, à une forte concurrence des pays de la Mer noire, qui affichent des prix plus compétitifs et profitent d’une parité monétaire favorable.
Avec des disponibilités limitées cette année, la France devrait être en retrait sur l’Egypte, mais également en Algérie qui projette d’ouvrir plus largement son marché à d’autres fournisseurs. L’origine France restera néanmoins présente sur ses destinations historiques de proximité (pays du Maghreb et Afrique de l’Ouest notamment).
La Chine, moteur de la demande mondiale, se tourne vers la France
La Chine, moteur actuel de la demande mondiale en blés, maïs et orges, devrait rester une destination de choix pour la France, seul pays européen à bénéficier d’un accord phytosanitaire pour exporter vers cette destination.
Cela sera notamment le cas pour le blé et l’orge même si les exportations françaises sont attendues en baisse par rapport à l’an dernier en raison des faibles récoltes engrangées.
Pour en savoir plus, consulter les bilans prévisionnels pour la campagne commerciale 2020/21 ainsi que l’ensemble des documents présentés et diffusés au conseil spécialisé « Grandes cultures-marchés céréaliers » du 16 septembre 2020