Conseil spécialisé pour la filière céréalière du 15 mai 2019

Commercialisation des céréales françaises en 2018/19 : bonne performance à l’export

FranceAgriMer a reconduit ses prévisions d’utilisation de blé sur le marché intérieur français à 14,7 Mt (millions de tonnes) dont plus de 4 Mt pour la meunerie, 4,6 Mt pour les fabricants d’aliments du bétail, 1,2 Mt pour l’amidonnerie et 1,6 Mt pour la fabrication d’alcool, notamment de bioéthanol.

Les prévisions de ventes de blé vers l’Union européenne se confirment à 7,4 Mt tandis que les prévisions d’exportation vers les pays tiers sont ajustées à la hausse, à 9,75 Mt (+ 50 000 tonnes par rapport au mois dernier). Au 13 mai 2019, la France avait exporté près de 9 Mt de blé, dont 4,9 Mt vers l’Algérie, 1,5 Mt vers le Maroc, 1,3 Mt vers l’Afrique subsaharienne et 0,5 Mt vers l’Egypte.  

La campagne 2018/19 devrait s’achever sur de bonnes performances à l’exportation pour le blé français, grâce à une seconde partie de campagne très dynamique. Toutefois, la filière céréalière s’interroge pour la prochaine campagne 2019/20 face à l’offensive des blés russes pour pénétrer le marché algérien, principale destination du blé français. La production mondiale de blé s’annonce en effet en forte hausse en 2019/20 selon les prévisionnistes, spécialement dans l’Union européenne et la zone mer Noire en raison de conditions climatiques favorables. 

Concernant l’orge, les prévisions de vente vers l’Union européenne sont revues à la hausse à près de 3,6 Mt (+ 140 000 tonnes par rapport au mois dernier), mais révisées à la baisse vers les pays tiers de 100 000 tonnes à 2,5 Mt.

Côté maïs, les prévisions d’utilisation et d’exportation sont reconduites. Le stock final devrait néanmoins s’alourdir en raison d’importations en hausse, désormais prévues à 950 000 tonnes contre 800 000 tonnes le mois dernier.

La prochaine campagne 2019/20 s’inscrit sur fond d’incertitudes pour le commerce international des céréales. Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine restent d’actualité et la fièvre porcine africaine qui sévit en Chine pourrait conduire ce pays à une baisse substantielle de ses importations de matières premières destinées à l’alimentation animale.

Focus sur le blé dur

Concernant le blé dur, FranceAgriMer a révisé à la hausse ses prévisions de ventes vers l’Union européenne à 980 000 tonnes (+ 80 000 tonnes par rapport au mois dernier) et ajusté à la baisse ses prévisions d’exportations vers pays tiers à 200 000 tonnes (-20 000 tonnes). Les utilisations sur le marché français sont attendues à 0,7 Mt dont près de 0,5 Mt à destination de la semoulerie française. Les prix du blé dur sont restés sous pression tout au long de la campagne 2018/19 sous l’effet conjugué d’une plus faible demande des pays du Maghreb et de la concurrence canadienne à l’exportation.

Pour 2019/20, la production mondiale de blé dur est attendue en recul, dans l’Union européenne mais aussi au Canada ainsi que dans les pays importateurs du Maghreb, ce qui devrait contribuer à relancer les échanges commerciaux  et à raffermir les prix européens.

État des cultures pour la récolte 2019

En France, les conditions de culture sont bonnes pour les céréales à paille. Les températures fraîches de début avril ont eu peu d’impact sur la croissance des plantes qui s’inscrit dans la moyenne des cinq dernières années. Les pluies intervenues en avril et la semaine dernière ont été pleinement valorisées dans un contexte de faibles réserves hydriques.

Pour en savoir plus, consulter le rapport Céré’Obs chaque semaine sur le site VISIONet : https://visionet.franceagrimer.fr

Le communiqué de presse et les documents diffusés au conseil spécialisé du 15 mai dernier peuvent être téléchargés ci-dessous.