Conseil spécialisé grandes cultures–marchés céréaliers du 9 octobre 2019

Le conseil spécialisé grandes cultures - marchés céréaliers, s’est réuni le 9 octobre 2019 pour examiner la conjoncture économique dans le secteur des céréales, au niveau mondial, européen et français ainsi que les nouveaux bilans prévisionnels céréaliers de FranceAgriMer pour la campagne 2019/20. Les membres ont également pris connaissance de l’état d’avancement de la récolte de maïs et des semis d’hiver en France, à travers les dernières données du réseau Céré’Obs.

Revalorisation à la hausse des prévisions d’exportations de céréales françaises

Blé tendre : les disponibilités françaises sont revues en hausse suite à la revalorisation des estimations de récolte par le service statistique du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. La collecte française est désormais estimée à plus de 36 Mt. 

Si les utilisations domestiques restent inchangées par rapport au mois dernier, FranceAgriMer revoit ses prévisions d’exportation vers pays tiers en forte progression à 11,7 Mt (+ 700 000 tonnes par rapport aux prévisions de septembre 2019), compte-tenu de la compétitivité des blés français sur le marché international. Forte de cette compétitivité, en plus des chargements vers l’Algérie, la France a contractualisé avec l’Égypte 180 000 t contre à la même date l’année dernière. À noter toutefois le dynamisme des origines ukrainiennes, dopées par la levée de la limitation des exportations en Ukraine moyennant un contrôle régulier des besoins intérieurs.

Les cours du blé tendre se raffermissent sur le marché mondial, y compris en Europe, suite à la révision à la baisse des prévisions mondiales de récolte dans certains pays, notamment en Australie frappée par la sécheresse. Un phénomène de rétention par les agriculteurs russes en vue de faire monter les prix à l’export n’est pas non plus exclu, compte-tenu du retard inhabituel pris par la Russie dans la campagne d’exportation.

Blé dur : les disponibilités sont également revues à la hausse à 1,9 Mt compte-tenu des nouvelles estimations de production du SSP. Les prévisions d’exportations sont portées à 1,1 Mt (+ 100 000 tonnes par rapport aux prévisions de septembre)  dont 0,9 Mt vers l’Union européenne (+ 50 000 tonnes) et 0,2 Mt vers les autres pays (+ 50 000 tonnes), en raison du report partiel attendu de la demande italienne et marocaine sur l’origine française. Le premier pays a subi quelques revers qualitatifs et le second une très mauvaise récolte et les deux se tournent en priorité vers le blé dur français, dont la qualité est exceptionnelle cette année alors que la qualité de la récolte canadienne semble dégradée pour plus de la moitié des tonnages récoltés. Les cours européens ont rapidement réagi à cette nouvelle canadienne : au cours des deux dernières semaines de septembre, les cours du blé dur FOB Méditerranée ont gagné 40 €/t. Cette évolution des cours illustre la situation très tendue du bilan blé dur cette année.

Orges : FranceAgriMer a également revisé à la hausse ses prévisions d’exportations d’orges vers les pays tiers à 3,6 Mt soit 200 000 tonnes de plus qu’en septembre dernier, en raison des prévisions mondiales d’importation de l’Arabie saoudite et de la Chine, très active en ce début de campagne. La campagne commerciale pourrait néanmoins s’achever sur un stock de report record.

Côté maïs, le bilan est très peu modifié à ce stade, dans l’attente d’en savoir plus sur la récolte en cours.

Céré’Obs : état d’avancement de la récolte en maïs grain 2019 et des semis de céréales d’hiver pour la récolte 2020

Au 30 septembre 2019, 6 %  de la récolte de maïs 2019 était effectuée en France. Les régions Centre-Val de Loire, Grand-Est-Champagne Ardenne et Occitanie-Midi-Pyrénées sont les plus avancées.

Les conditions de culture sont bonnes à très bonnes pour 58 % des surfaces en maïs avec de fortes disparités entre régions. Les maïs ont connu un début de cycle délicat avec un démarrage des cultures ralenti par le froid d’avril et des difficultés pour le désherbage. Deux vagues de chaleur ont suivi : en juin, avant la floraison avec peu d’impact puis en juillet pendant la floraison des maïs grains les plus précoces, stade sensible de la constitution du rendement.

L’accès à l’eau (irrigation, profondeur des sols) sera déterminant dans la constitution du rendement.

Concernant les semis de céréales d’hiver pour la récolte 2020, ils n’ont pas encore démarré partout. Seulement 1 % des surfaces de blé tendre et 3 % des surfaces d’orge d’hiver sont semées. La Région Grand-Est Lorraine est la plus avancée avec 18 % surfaces de blé tendre et 31 % des surfaces en orges semées.

Les conditions de semis s’améliorent actuellement avec le retour de la pluie sur la majeure partie du territoire.

Pour connaître le détail des évolutions par régions, consulter chaque semaine le rapport Céré’Obs sur nos sites internet : https://cereobs.franceagrimer.fr et https://visionet.franceagrimer.fr