2016
Conseil spécialisé céréales du 10 novembre 2016
Prévisions pour la campagne commerciale française 2016/17
Blé tendre : prévisions d’utilisations par les fabricants d’aliments du bétail revues à la hausse, en raison d’un bon rapport qualité/prix par rapport au maïs
Le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt (SSP) a ajusté à la hausse ses estimations de production 2016 à un peu plus de 28,1 Mt (millions de tonnes) de blé tendre. De ce fait, les prévisions de collecte de blé en vue de sa commercialisation sont portées à près de 26,2 Mt. Sur le marché français, les prévisions d’utilisations restent inchangées pour la meunerie (5 Mt) et l’amidonnerie (3 Mt). En revanche, les prévisions d’incorporations de blé en alimentation animale sont portées à 5,4 Mt (+ 100 000 tonnes par rapport au mois dernier) en raison d’un bon rapport qualité/prix par rapport au maïs, À l’inverse, les prévisions de ventes vers nos partenaires européens sont révisées à la baisse à 6,3 Mt (- 100 000 tonnes par rapport au mois dernier), principalement à destination des Pays-Bas et dans une moindre mesure de l’Allemagne. Les prévisions d’exportations vers les pays tiers sont maintenues à 4,7 Mt. Le bilan reste équilibré, avec un stock de report de fin de campagne estimé à ce stade à 2,5 Mt.
Orges : révision à la baisse des prévisions d’exportations vers l’Union européenne et les pays tiers
La récolte d’orges est confirmée au faible niveau de 10 Mt. Les prévisions d’utilisations par les fabricants d’aliments du bétail français sont maintenues à 1,3 Mt. En revanche, les perspectives de ventes vers l’Union européenne sont révisées à la baisse à un peu plus de 2,8 Mt (- 150 000 tonnes par rapport au mois dernier, à destination des Pays-Bas et de l’Allemagne) ainsi que les prévisions d’exportations vers les pays tiers à 1,4 Mt (- 200 000 tonnes par rapport au mois dernier) en raison de l’arrêt des importations chinoises depuis septembre. Le stock de report au 30 juin 2017 pourrait s’alourdir à 2,2 Mt.
Maïs : baisse des prévisions d’utilisations en alimentation animale au profit du blé
La récolte de maïs grain sec 2016 a été révisée à la baisse à 11,8 Mt par les services du SSP et de FranceAgriMer. Les prévisions d’utilisations par les fabricants français d’aliments du bétail sont revues à 2,3 Mt (- 100 000 tonnes par rapport au mois dernier), au profit du blé, moins cher et très protéiné cette année, les petits PS étant moins discriminants en alimentation animale que pour la meunerie. Les prévisions d’exportations sont maintenues à près de 4,8 Mt vers l’Union européenne et à 250 000 tonnes vers les pays tiers. Le stock de report de fin de campagne s’allège par rapport au mois dernier à 2 Mt, en raison de la baisse des prévisions de collecte.
Focus sur le marché du blé dur
Comme prévu dans le plan de relance blé dur, FranceAgriMer a présenté au conseil spécialisé un focus sur la situation de ce marché au niveau international, particulièrement atypique cette année.
Alors que le Canada devrait engranger une récolte record (7,3 Mt contre 5,4 Mt en 2015), les conditions climatiques adverses suscitent des craintes sur la qualité de la récolte (présence de grains fusariés et baisse du taux de protéines).
L’Italie, deuxième producteur mondial (4,9 Mt), a également engrangé une meilleure récolte qu’en 2015, alors que la France se classe seulement en 8ème position avec une production de 1,6 Mt, suite aux aléas climatiques du printemps dernier qui ont fait chuter les rendements en dehors des régions traditionnelles de production, notamment en région Centre. Côté pays importateurs, les besoins du Maghreb et de la Turquie sont estimés à la hausse cette année, en raison de mauvaises récoltes notamment.
Les prix des blés de qualité pastière se raffermissent. Cette conjoncture pourrait inciter à l’accroissement des surfaces dans l’Union européenne et en Amérique du Nord. Pour l’heure, les semis sont en cours en France. La région Centre craint toutefois un manque de disponibilités en semences, du fait des rendements historiquement faibles de cette année.
Financement des céréales avec « l’aval » de FranceAgriMer pour la campagne 2016/2017 : modification des bases de financement pour les céréales biologiques
L’aval est une forme de caution accordée par FranceAgriMer aux collecteurs de céréales (coopératives et négociants) pour garantir aux agriculteurs le paiement comptant de leurs livraisons. Il permet aux collecteurs d’obtenir les avances de trésorerie nécessaires auprès des établissements bancaires pour financer l’achat de céréales aux producteurs, avant leur mise en marché effective.
FranceAgriMer se porte garant du remboursement des avances consenties par les banques, en cas de défaillance d’un collecteur « avalisé ».
Les modalités de financement des céréales avec l’aval de FranceAgriMer pour la campagne 2016/17, fixées par une décision du directeur général du 18 décembre 2015, seront modifiées pour les céréales biologiques afin de tenir compte des prix effectifs du marché physique (sauf pour le riz bio, pour lequel il n’existe pas de suivi des cours de marché et dont les bases de financement restent fixées à 175% de celles du riz conventionnel).
Retrouvez ci-dessous le communiqué de presse ainsi que les documents présentés à l'occasion du conseil spécialisé pour la filière céréalière du 10 novembre 2016.