2016
Conseil spécialisé pour les filières laitières du 21 juin 2016
Conjoncture et situation des marchés laitiers
Lait de vache conventionnel : la collecte mondiale continue d’augmenter malgré le repli observé dans certains pays (Australie, Nouvelle-Zélande, Argentine). La forte croissance de la collecte en Europe du Nord donne quelques signes de ralentissement, mais les prix du lait payés aux producteurs poursuivent leur chute dans l’Union européenne. La France affiche toutefois des cours plus élevés que ses voisins européens, autour de 280 €/1 000 litres pour le lait standard soit environ 300 €/1000l payés au producteur. Les achats chinois de poudre sont retombés au niveau de 2015 et les importations d’autres pays d’Asie sont également en repli. À l’inverse, les échanges de beurre et de fromage sont en croissance. Les prix des produits industriels (beurre, poudre de lait écrémé et poudre grasse) sur le marché mondial se sont raffermis depuis début mai. A contrario, les prix sortie industrie des produits de grande consommation (lait liquide, crème, yaourts, desserts lactés, fromages, beurre conditionné) sont en repli depuis le début de l’année en France.
Lait de vache bio : La collecte de lait bio continue de progresser, soutenue par des prix plus rémunérateurs payés aux producteurs. Les fabrications de produits laitiers bio (fromages, yaourts, crèmes dessert…) se développent, dans un contexte de consommation dynamique.
Lait de chèvre : on observe sur les trois premiers mois de l’année une progression soutenue de la collecte (+ 5 %) et une forte augmentation des fabrications de bûchettes, spécialement en mars. Parallèlement, les prix payés aux producteurs en Espagne s’effondrent, ce qui pourrait conduire à des importations plus fortes qu’à l’accoutumée.
Lait de brebis : la collecte s’est stabilisée en mars dernier, après une hausse significative en février. Les fabrications de produits ultra-frais à base de lait de brebis progressent depuis deux ans. La production de Roquefort et d’Ossau-Iraty est également en hausse depuis le début de l’année.
Étude FranceAgriMer sur la transformation laitière et ses évolutions depuis 2008
FranceAgriMer a présenté au conseil une étude sur la transformation laitière en 2014 et les restructurations intervenues depuis 2008 dans ce secteur Ce travail permet d’analyser, à l’échelle nationale et par bassin, les capacités industrielles et la taille des outils de transformation pour l’ensemble des segments : lait de consommation, fromages blancs et petits suisses, yaourts et laits fermentés, desserts lactés frais, beurre, crème fraîche et longue conservation, fromages frais, fromages à pâte molle, à pâtes pressés cuites, à pâtes pressées non cuites, poudre grasse, poudre de lait écrémé, poudre de lactosérum. Elle met en exergue les entreprises « leader » pour chacun de ces secteurs, permettant ainsi à chacun de se situer et d’évaluer sa propre stratégie.
Étude IDELE « investissement et productivité du travail en élevage laitier »
L’Institut de l’élevage a présenté au conseil une étude sur l’investissement et la productivité du travail, qui constate certains surcoûts au stade de la production : investissements de mécanisation parfois trop importants ou mauvaise adéquation entre les investissements et les volumes produits. La structure particulière du coût alimentaire des vaches laitières, qui découle de ces choix stratégiques n’est pas favorable à la production française quand le prix de l’aliment acheté est à la baisse, alors que celui des tracteurs et matériels nécessaires à la production est toujours en hausse.
Étude sur la dynamique des AOP laitières
Cette étude financée par FranceAgriMer et réalisée par le cabinet Gressard, se fonde sur l’analyse de la situation de dix AOP : Comté, Reblochon, Bleu d’Auvergne, Cantal, Saint-Nectaire, Roquefort, Ossau-Iraty, Sainte-Maure de Touraine, Crottin de Chavignol et Camembert de Normandie. Les AOP laitières connaissent une grande diversité de situations et d’évolutions. Pour quelles raisons ? Quelles solutions permettraient de favoriser la réussite de ces démarches ? Il ressort notamment de l’étude qu’une AOP ne peut créer une bonne dynamique que sur la base d’un projet stratégique clair et partagé.
Pour en savoir plus, consulter ci-dessous le communiqué de presse intégral ainsi que les documents présentés en séance.