2019
Conseil spécialisé « pêche et aquaculture » de FranceAgriMer du 26 septembre 2019
Le conseil spécialisé « Produits de la pêche et de l’aquaculture » de FranceAgriMer s’est tenu le 26 septembre 2019, sous la présidence du directeur des pêches maritimes et de l’aquaculture du du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.
À l’occasion de cette première réunion du conseil pour sa nouvelle mandature de cinq ans, ses membres (nommés par arrêté ministériel du 4 septembre dernier) ont procédé à l’élection du président et du vice-président de cette instance.
Frédéric Toulliou, représentant le mareyage, a été proposé à la présidence du conseil spécialisé et Hervé Jeantet, représentant les marins et les armateurs, à la vice-présidence. Ces propositions de nominations à la tête du conseil spécialisé « Produits de la pêche et de l’aquaculture » de FranceAgriMer vont être soumises à la validation du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.
Composé de 53 membres, représentants de l’ensemble des filières des produits de la pêche et de l’aquaculture, des différents maillons de ces filières - de l’amont à l’aval -, le conseil spécialisé «Produits de la pêche et de l’aquaculture » de FranceAgriMer réunit également des représentants de l’administration, des associations de consommateurs et de de protection de l’environnement, des salariés et des Régions. Il constitue une instance majeure d’échanges et de dialogue entre les professionnels de ces filières et les pouvoirs publics.
En vertu du décret du 24 mai 2019 réformant la gouvernance de FranceAgriMer, ce conseil est chargé de suivre et d’analyser l’évolution de la situation des marchés pour ses filières et de veiller à anticiper les crises. Il participera à la politique d’orientation des productions et d’organisation des filières, en assurant le suivi des dispositifs d’appui public et en proposant des dispositifs relatifs à ses filières. Il peut émettre des avis sur les évolutions des politiques publiques affectant son secteur et fournir des analyses pour éclairer ses membres.
Le conseil spécialisé « Produits de la pêche et de l’aquaculture » sera également représenté aux commissions thématiques inter-filières de FranceAgriMer (commission bioéconomie et commission internationale).
Lors de cette première séance, les membres du conseil spécialisé ont pris connaissance des dernières données de conjoncture sur les marchés.
Ventes en halles à marée : rebond du prix moyen à la première vente en criée sur les huit premiers mois de 2019, en particulier sur les poissons blancs, après un léger fléchissement en début d’année.
Les volumes mis en vente en halles à marée au cours des huit premiers mois de 2019 sont en régression de 6 % par rapport à la même période en 2018, pour une valeur des ventes en diminution de 4 %.
A noter, les disparités de tendances selon les espèces : si les poissons blancs et les poissons fins ne résorbent pas la baisse du 1er trimestre (respectivement - 12 % et - 7 %), les débarquements de petits pélagiques se sont raffermis (+ 5 %) et les céphalopodes ont augmenté en volume de 4 %.
La façade Méditerranéenne confirme le rebond observé en 2018 avec une hausse de 9 % des volumes débarqués. Les autres façades maritimes françaises affichent des volumes de débarquement en baisse : Atlantique (- 4 %), Bretagne sud (- 6 %), Nord (- 7.5 %) et Manche (- 9 %). Cette situation est cependant contrastée selon les criées : Arcachon, Fécamp, Grandcamp, Granville et St-Malo accusent un fort recul de leurs débarquements (supérieur ou égal à 20 %). À l’inverse, certaines criées connaissent des taux de croissance de leurs volumes de plus de 15 % : Brest (+ 18 %), La Rochelle (+ 30 %), Dieppe (+ 37 %) et St-Guénolé (+ 66 %).
La consommation des Français en produits aquatiques : léger recul au 1er semestre 2019, sauf pour les produits certifiés
Sur le 1er semestre 2019, les achats des Français en produits aquatiques sont en léger recul en volume sur le frais (- 0,4 %) et les produits traiteur (- 0,2 %) et en baisse plus sensible pour le surgelé (- 8 %) et les conserves (- 4 %).
Parmi les produits frais, le poisson voit ses volumes s’affaiblir de 1,4 %, les crustacés de 2,6 %. Les coquillages et les céphalopodes résistent à cette tendance (respectivement + 0,4 % et 0,3 %).
A noter pour les poissons frais en croissance : la truite préemballée en hausse en dépenses de 5,5 %, le bar avec des volumes d’achat en forte augmentation (près de + 30 %), ou encore le thon, l’églefin et la raie.
Malgré des volumes globalement en repli, les dépenses des Français en produits frais progressent par rapport au 1er semestre 2018.
Concernant les coquillages, les volumes de coquilles Saint-Jacques entières ont augmenté de 66 % et ceux de de noix de St-Jacques de 11 %, répondant à la chute du prix moyen de 15 %, en écho à la grande disponibilité de la ressource.
Les volumes achetés de moule bio ont doublé en un an, alors que la moule dans son ensemble voit ses volumes régresser de 7 % et ses dépenses de 1 % par rapport à juin 2018.
Pour les produits traiteurs, les volumes achetés de plats préparés à base de poissons gagnent 4 %, avec un prix moyen en hausse de 2 %. Les achats de saumon fumé sont en baisse de 4 %, mais ceux de saumon fumé certifié « Label Rouge » augmentent de plus de 11 %. La truite fumée poursuit ses bons résultats avec des volumes achetés en croissance (+ 21 % en volume et + 23 % en valeur), en particulier un doublement des achats de truites fumée bio.
Baromètre d’image des produits aquatiques : focus sur la perception des recommandations de consommation
Les résultats d’une enquête du baromètre d’image des produits de la mer, axée sur la perception par les consommateurs des injonctions ou des recommandations en matière de consommation de ces produits ont été présentés en conseil.
Les principaux enseignements sont les suivants :
- les enquêtés estiment que les messages délivrés par les différentes sources d’information, n’ont pas de réel impact sur leur consommation de produits aquatiques ;
- plus de 45 % des répondants déclarent que ces messages ne les incitent ni à augmenter, ni à diminuer leur consommation de produits aquatiques ;
- cependant, 18 % répondent que les messages portés par des professionnels de la filière les incitent à augmenter leur consommation ;
- quant aux ONG, elles ont tendance à pousser les répondants à diminuer leur consommation (19 %), voire même à totalement l’arrêter (5 %) ;
- près des ¾ des répondants sont en accord sur le fait que les qualités nutritionnelles des produits aquatiques sont indispensables à la croissance des enfants et permettent de prévenir les maladies cardiovasculaires.
L’écolabel « Pêche Durable » : les premières certifications des opérateurs
FranceAgriMer a proposé aux membres du conseil un point sur l’avancement de la mise en place de l’écolabel public « Pêche Durable », avec les premiers opérateurs certifiés cet été : la pêcherie de thon rouge à la palangre en Méditerranée (15 navires) de l’organisation de producteurs Sathoan, deux mareyeurs à Sète et un premier organisme certificateur accrédité (Certipaq).
De nouveaux opérateurs ont été certifiés le jour-même de cette séance du conseil spécialisé : l’OP Vendée (2 palangriers de l’île d’Yeu au thon rouge), la criée des Sables d’Olonne et cinq mareyeurs.
La présence de 50 % de produits certifiés dans la restauration collective au 1er janvier 2022 et les fortes attentes des consommateurs en matière de durabilité ont été rappelées. L’écolabel « Pêche Durable » peut représenter un atout avec la mobilisation de l’ensemble de la filière au travers de cette vision globale de la durabilité. Le développement de l’offre de produits certifiés, pour répondre aux attentes du consommateur pourrait permettre d’ouvrir de nouveaux débouchés porteurs.