2017
Conseil spécialisé pour la filière sucrière du 27 juin 2017
Enjeux du Brexit pour les filières françaises sucre et éthanol
Outre les enjeux financiers du retrait du Royaume-Uni pour le budget de la PAC, le maintien des flux d’échanges et les accords commerciaux constitueront un volet important des négociations à venir.
Les flux en sucre et en éthanol entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, importateur net, sont loin d’être négligeables. Ces dernières années, la balance commerciale du Royaume-Uni avec le reste de l’Union européenne était déficitaire pour l’éthanol comme pour le sucre.
La mise en place de barrières tarifaires pourrait ainsi entraîner une déstabilisation du marché européen, avec le report de livraisons intra-européennes jusqu’alors destinées au Royaume-Uni vers les autres pays de l’Union européenne.
Dans le même temps, l’Union devra se prémunir face au risque de voir du sucre ou de l’éthanol de pays tiers, notamment du Brésil ou des États-Unis, rentrer sur son territoire via le Royaume-Uni. En effet, le Royaume-Uni pourra négocier seul des accords de libre-échange bilatéraux avec des pays tiers une fois sorti de l’Union européenne.
La Commission européenne entend également s’assurer que le Royaume-Uni parte avec sa part des engagements internationaux. Une vigilance particulière devra notamment être observée concernant la répartition des contingents négociés dans le cadre de l’Organisation Mondiale du Commerce mais aussi hors OMC dans le cadre d’accords bilatéraux. 18 contingents concernent le secteur sucrier (dont la moitié établie dans le cadre de l’OMC) pour un volume total de 1,6 millions de tonnes. Concernant le bioéthanol, on dénombre 10 contingents, certes peu utilisés en 2016. La vigilance sera également de mise concernant les accords internationaux en cours de négociation (Mercosur et Mexique).
Conjoncture et situation des marchés sucriers
Les prix mondiaux du sucre ont fortement baissé depuis le début de l’année et cette tendance pourrait se poursuivre si la production mondiale de sucre dépasse la consommation en 2017/18, comme le prévoit l’ISO (International Sugar Organization) qui table sur une production de 178,5 millions de tonnes soit 3 Mt de plus que la consommation mondiale, après deux années de déficit.
Les prévisions de production sont bonnes au Brésil et le continent asiatique pourrait produire 8 Mt de sucre de plus qu’en 2016/17 en raison des hausses attendues en Inde et en Thaïlande.
Le Brésil, premier fournisseur mondial de sucre durant les vingt dernières années, pourrait néanmoins perdre des parts de marché, sous l’effet de multiples facteurs. Avec la suppression des quotas sucriers, l’Union européenne a une carte à jouer pour conquérir de nouveaux marchés à l’export.
Pour l’heure, les exportations vers les pays de la Méditerranée et le Moyen-Orient (Israël principalement, mais aussi Algérie, Égypte, Liban, Arabie saoudite, Koweit, Turquie) représentent la moitié du total des exportations de sucre blanc de l’Union européenne. Parmi les autres destinations phares, on note la Norvège et la Suisse mais aussi certains états de la CEI comme le Kazakhstan et la Russie ainsi que le Cameroun. Pour la campagne commerciale en cours, l’Union européenne a exporté plus de 500 000 tonnes de sucre blanc à des prix FOB oscillant entre 485 et 533 €/t, sur la période d’octobre 2016 à mars 2017.
En France métropolitaine, les semis de betteraves pour la récolte 2017 ont été réalisés dans de bonnes conditions. L’état des cultures est correct en dépit d’un mois de mai particulièrement sec. Selon les premières estimations de surfaces, encore variables selon les sources, les semis couvriraient plus de 470 000 ha dont 450 000 ha environ destinés à la production de sucre....
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