2016
Conseil spécialisé pour la filière sucrière du 15 mars 2016
Monde : retour à des fondamentaux haussiers en 2015/16
Depuis décembre 2015, les cours progressent de nouveau après une accalmie fin janvier 2016. Les facteurs haussiers l’emportent désormais et les analystes s’accordent sur les prévisions de déficit mondial 2015/16, avec une consommation supérieure à la production d’environ 5 à 7 Mt (millions de tonnes) selon les prévisionnistes, pour la campagne en cours.
Selon les dernières estimations de l’International Sugar Organization (ISO), la production mondiale 2015/16 s’établirait à 167 Mt soit 5 Mt de moins que les estimations de consommation mondiale. L’impact négatif sur les productions du phénomène climatique El Niño, reste encore fort même s’il s’atténue au second trimestre.
L’évolution des monnaies, en particulier le redressement amorcé du real brésilien par rapport au dollar, confortent ces anticipations haussières qui se manifestent dans l’évolution des prix.
Pour la première fois depuis la fin 2015, le cours du sucre brut à la bourse de New York a franchi le seuil psychologique de 15 ct/lb pour s’établir à 15,2 ct/lb le 11 mars 2016, confirmant ainsi la force du mouvement ascendant des prix.
Selon les dernières prévisions de F.O. Licht, la prochaine campagne 2016/17 pourrait également être déficitaire de 1,5 Mt.
Union européenne : production européenne 2015 estimée en baisse mais des stocks importants
Le prix moyen du sucre sous quota a progressé pour atteindre 427 €/tonne en décembre 2015.
Pour 2015/16, la production européenne de sucre est estimée en net recul à 14,7 Mt (19,5 Mt en 2014), sous l’effet de la réduction des surfaces communautaires en betteraves et des effets climatiques.
En revanche, l’UE dispose d’un report exceptionnellement élevé de sucre de la dernière campagne.
Les importations ACP/PMA, en retrait par rapport à la dernière campagne, semblent retrouver un regain d’intérêt à la faveur de la situation des prix, ce qui s’ajoute à une forte augmentation des importations en provenance du Brésil par rapport à la campagne précédente.
Dans ces conditions, les disponibilités pour le marché s’élèveront à 18,5 Mt de sucre alimentaire sous quota et à 4,1 Mt de sucre hors quota. Ces disponibilités permettront à l’Union européenne de couvrir l’ensemble des besoins du marché intérieur et d’exporter vers les pays tiers dans la limite du quota OMC de 1,35 Mt.
France : une production sucrière 2015 suffisante pour exporter davantage
La production fraîche de sucre 2015 est estimée à 4,4 Mt en métropole (contre 5,1 Mt en 2014), en raison du recul des surfaces betteravières et d’une baisse limitée des rendements.
En intégrant les stocks, les importations et la production des départements d’outremer, les disponibilités devraient avoisiner 4,8 Mt de sucre sous quota et 1,4 Mt de sucre hors quota, permettant ainsi d’assurer la fluidité du marché national.
L’ouverture d’une seconde tranche d’exportations par l’Union européenne, donne à la France la possibilité d’exporter 365 000 tonnes de sucre hors quota.
Les conditions météorologiques sont actuellement favorables aux semis des betteraves de la prochaine récolte, avec des nappes phréatiques bien alimentées.
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