2018
Conseil spécialisé pour la filière céréalière du 12 décembre 2018
Dynamisme des exportations françaises vers les pays tiers, stocks céréaliers à l’équilibre en fin de campagne
FranceAgriMer a révisé à la baisse ses prévisions d’utilisations de blé tendre par les fabricants d’aliments du bétail français pour la campagne commerciale 2018/19. Elles sont désormais prévues à 4,9 Mt (millions de tonnes) soit 100 000 tonnes de moins que les prévisions de novembre. Néanmoins, 50 000 tonnes de blé dur environ devraient trouver preneur en alimentation animale, en raison d’une qualité insuffisante pour l’alimentation humaine, suite aux conditions climatiques adverses qui ont sévi dans certaines régions productrices.
Les prévisions de ventes de blé tendre vers les pays de l’Union européenne sont également ajustées à la baisse à moins de 7,8 Mt (-130 000 tonnes par rapport aux prévisions de novembre), alors que les prévisions d’exportations de blé tendre vers les autres pays sont portées à 8,8 Mt (+ 50 000 tonnes). Au 10 décembre 2018, les embarquements français à destination des pays tiers s’élevaient à près de 4 Mt de blé en hausse de près de 30 % par rapport à l’an dernier. L’Algérie constitue toujours la principale destination du blé français (près de 80 % des embarquements), en très nette progression par rapport à l’an dernier.
La compétitivité du blé français se maintient sur le marché international, dans un contexte d’essoufflement attendu des exportations russes en seconde partie de campagne.
Concernant les céréales fourragères comme le maïs et l’orge, les prévisions du mois dernier sont quasiment reconduites à l’identique, à l’exception de légers ajustements concernant les prévisions de ventes vers l’Union européenne.
Les stocks de fin de campagne s’annoncent équilibrés : 2,7 Mt de blé tendre, 1,9 Mt de maïs, 1,1 Mt d’orges et 0,2 Mt de blé dur.
Focus sur le blé dur
La production mondiale de blé dur 2018/19 s’élève à 38 Mt selon les dernières prévisions du CIC, en hausse par rapport à 2017/18. Elle progresse notamment dans certains pays exportateurs comme le Canada et les Etats-Unis mais aussi chez les pays importateurs du Maghreb, notamment en Algérie. La production turque, en légère baisse en 2018/19, se maintient toutefois à un niveau élevé (3,6 Mt).
La production européenne de blé dur s’est également infléchie de 6 % à moins de 8 Mt, notamment en Italie, principal producteur européen mais aussi en France. Les bassins Sud-Ouest et Sud-Est ont en effet pâti de conditions climatiques défavorables engendrant mauvais rendements et qualité parfois insuffisante pour des utilisations en semoulerie destinée à l’alimentation humaine. Par ailleurs, l’écart de prix s’est très nettement resserré entre blé tendre et blé dur, ce qui pourrait en partie expliquer un recul des surfaces pour la campagne à venir.